Je suis l'ombre sur ta poitrine, la glace sous

Je suis l'ombre sur ta poitrine, la glace sous tes pas. Je suis tout ce qui respire, tout ce qui bat, tout ce qui vibre et se meut. Je suis loin de tout, mais je caresse chaque chose quand j'en ai l'occasion, car je me nourris des âmes de mes proies. Je suis les yeux bleus de la nuit, les flammes qui brûlent en silence sous ta peau. Je suis le sel de tes lèvres, le sang qui court dans tes veines, le jeu de la lumière à l'aube sur les draps. Tu sais, je me glisse en toi insidieusement et je dévore ta chair, ton coeur, ne laissant qu'une coquille vide, épuisée, heureuse. J'anihile toute émotion, toute joie autre que moi, toute douleur autre que la tienne, jusqu'à épuisement des recours. Tu n'es plus que moi, tu te meut de moi, tu te meurs de moi, et j'empoisonne en silence ce qu'il reste de ta vie. Parce que je suis le poison le plus doux, la drogue la plus dure, la douleur la plus souhaitable, la mort la plus désirable.